jeudi 23 mai 2013

Une éternité de peut-être




Il se souvient d’un fragment supplémentaire écrit dans ses cahiers où il essayait comme souvent de se la jouer intello, moralisateur, professoral. Il venait d’achever la lecture de L’image fantôme d’Hervé Guibert. Il pensait avoir enfin compris quelque chose à la photographie, après les lectures de Susan Sontag et Roland Barthes, de tous ces autres textes, essais, articles, documents, récits, biographies de photographes etc… Du coup ; ce sentiment de saisie, il fallait l’écrire, le restituer, le partager… Mais c’était un truc nul, comme si cela n’a pas déjà été dit un million de fois au moins. Ce qui est rigolo avec nous, c’est que l’on croit toujours posséder un truc unique, un ton propre, une juxtaposition de mots, d’idées ou de pensées dont nous serions dépositaires. Mais au fait, c’est que dalle ! Pourtant des sensations et des rêves se répètent d’un endroit à l’autre, d’un corps à l’autre… ici ; là-bas… partout ailleurs ! 



(photo : Kit Brown)

Du coup, la photographie, comme média, comme façon d’appréhender le réel possède un truc universel. D’une part on peut tous plus ou moins photographier quelque chose, quelqu’un… surtout de nos jours… mais elles sont partout aussi les photos, comme des balises directionnelles. Sans elles pas de mémoire, pas de conception identitaire de l’individu… mais globalement il y a cette nécessité humaine, basique et primordiale des images, de cette fixation plane, de cette projection du réel, de cette matérialisation de l’inconscient, peu importe ! C’est l’anti-mouvement par excellence, l’opposé évident du flux. Mais l’un ne vit pas sans l’autre et dès lors les liaisons multiples entre le son, les mots et les images se ressent… il y a la magie commune qui entoure les images et la musique, il y a ce qui les rassemblent et ce qui les séparent, mais le chemin qui l’a mené à l’un a été possible grâce à l’autre et inversement. D’ailleurs aurait-il aimé les Doors de la même façon sans les photos de Jim ? Aurait-il compris le désespoir de Kurt Cobain ou le génie d’Hendrix sans leur saisies imagées ? Horses de Patti Smith aurait-il eu le même impact sans les photos de Mapplethorpe ? L’histoire photographique du rock n roll devrait être un autre chapitre de ce bordel. Une analyse de l’impact réel des photos dans la carrière d’une rock star… David Bowie par exemple, les concepts de ses albums n’auraient pas été aussi intelligibles sans l’imagerie les entourant… le Berlin de Lou Reed non plus…

lundi 20 mai 2013

Un kaléidoscope donc... 15 août 2013


ROCK ALTITUDE FESTIVAL
 
Jeudi 15 août 2013 / Tent stage

LYDIA LUNCH with WEASEL WALTER
(projection by Elise Passavant)

THE FAWN

CLINICAL PATH meets TONY O’NEILL
 

  (photo : Kit Brown, 2012)
 
A kaleidoscope of nothingness est une traversée du réel à travers l’écrit, l’image et le son… Une réponse à l’infini, une interrogation d’un art pris dans une réalité l’englobant, une juxtaposition de signes sur un vide à peine signifié… Un kaléidoscope donc… une idée du vide qu’il s’agit encore de remplir. Un projet en devenir perpétuel. Une installation qui se déploie et qui s’adapte au lieu où sa matérialisation s’avère possible. Le Rock Altitude Festival en l’occurrence !

Face au caractère figé des choses représentées, il s’agit d’apporter une idée du mouvement au travers d’expériences artistiques contrastant avec la photographie et le langage. La soirée du jeudi 15 août sur la petite scène du festival mélangera de la performance, du noise-rock, du lo-fi spoken music et de la projection avec en tête d’affiche la légende de la contre-culture new-yorkaise Lydia Lunch.

Conscient du caractère multi-représentatif du monde contemporain, cette soirée a pour but d’élargir les possibilités offertes par un festival de rock tout en restant dans un univers musical et artistique alternatif.

Clinical Path a l’immense honneur de proposer cette année un concert spécial avec Tony O’Neill, écrivain anglais vivant à New-York. Une expérience musicale mélangeant du spoken word bilingue et la lo-fi music de Clinical Path.
Ancien musicien (entre autre du Brian Jonestown Massacre ou de Marc Almond), Tony O’Neill s’est battu des années avec une addiction tenace à la drogue dure et s’en est sorti grâce à l’écriture. Publié en France par 13eNote Editions, son dernier livre, « Du bleu sur les veines » est sorti en février 2013 avec une postface de Dejan. Les livres de Tony ont été encensés par des auteurs tels que Dan Fante, Barry Gifford ou John Giorno.

« Je suis au-delà de la vie et de la mort, au-delà de l’ennui et de la folie. Pendant que je dérive, suspendu dans mon paradis artificiel, je me fais une promesse. Si ça s’arrête un jour, si je m’en tire, j’écrirai tout. Je dois me souvenir de tout, je ne veux pas avoir vécu ces années pour rien. »
Tony O’Neill – Du bleu sur les veines


« Car Tony O’Neill est avant tout un musicien, comme Nietzsche ! Un musicien, qui en traversant les cercles successifs de son enfer, a choisi de poursuivre sa quête à travers les mots.
Un écrivain qui a su faire de la matière écrite un chef d’œuvre du rock n roll. »
Dejan – Tony O’Neill ; d’une errance l’autre (postface à « Du bleu sur les veines)

 (photo : Kit Brown, 2011)


The Fawn proposera une création unique et composée en échos à l’installation A kaleidoscope of nothingness.... Une extension sonique, un double mutant… The Fawn est un collectif de musiciens en oscillation libre. Au Rock Altitude, ils seront neuf sur scène ! The Fawn est une sorte de kaléidoscope sonore dont les ambiances peuvent varier du folk au trip-hop en passant par la noise ou l’indus. Un voyage musical en oscillation libre… sans frontières, sans limites et sans barrières…

 (photo, peinture : Kit Brown, 2013)
 
 
Performeuse, écrivaine, musicienne, légende du punk, icône de la contre culture… Lydia Lunch a marqué le monde culturel depuis la fin des années 70 avec un non-conformisme inégalable. Dérangeante, sans concessions, sans complexes et sans morales, les œuvres de Lydia Lunch – qu’elles soient musicales, photographiques ou écrites – tendent à briser les tabous et les zones obscures tant des individus que des sociétés.
Lydia Lunch proposera au Rock Altitude une performance unique avec le musicien bruitiste Weasel Walter… un délire d’ombres, de voix et de sons accompagné par les projections de la VJ française Elise Passavant.
Muse de Thurston Moore et Sonic Youth, Lydia Lunch a également travaillé avec Nick Cave, Henry Rollins, Hubert Selby Jr, Michael Gira, John Giorno ou Einstürzende Neubauten. Aussi écrivaine de renom, ses livres sont publiés en France par Au Diable Vauvert. 

(photo : Kit Brown, 2013)